Violence et politique

15 septembre 2009 | Dossier, NRH

Violence et politique

Dossier de la Nouvelle Revue d’Histoire n°44, septembre-octobre 2009

Notre réflexion porte sur la violence politique et sociale, dont les motivations sont collectives. Toutefois, n’entrent pas dans notre sujet les guerres interétatiques ou nationales. En revanche, les guerres civiles, ethniques ou religieuses y ont leur place, de même que le terrorisme.


Une différence majeure s’impose d’emblée entre les violences privées et les violences politiques. Les premières inspirent la répulsion. En revanche, les secondes trouvent toujours des justifications auprès d’une opinion ou de partisans prêts à excuser leurs cruautés au nom d’intérêts supérieurs à ceux des individus, au nom également de mobiles idéologiques, religieux, ethniques ou moraux. Nous n’entrerons pas dans une discussion sur la nature « juste » ou « injuste » de telles violences. Notre propos est d’en examiner les caractéristiques, causes et conséquences à partir d’exemples forts.

Notre dossier s’ouvre par une réflexion de Dominique Venner sur la nature du système mondialiste, le « doux commerce », qui s’est imposé sans douceur dans l’univers « occidental ». Nous poursuivons par la description que fait Jean-Joël Brégeon de cette matrice de toutes les Terreurs que fut la Révolution françaises. A l’inverse, Jean Bourdier montre comment Napoléon sut se faire pacificateur après dix ans de guerres civiles.

Pacification brève. Après 1830, comme le montre Martin Benoist, les journées de juin 1848 ont provoqué une véritable panique, rejetant les héritiers de 1789 dans les bras de la religion. C’est une France conservatrice qui va donc affronter le soulèvement de la Commune de 1871, dont Charles Vaugeois décrit les causes, avant que Phippe Conrad n’en retrace la tragédie, terminée par une répression sanglante.

La France n’en avait pas terminé avec la violence, notamment celle des polémistes et gens de plume qui, sous la IIIe République, savaient prendre des risques, comme le rappelle Adrien Brocard. La violence resurgira avec la guerre d’Algérie et l’épisode plein de panache des Barricades d’Alger, conté par Antoine Baudoin. Cet épisode termine une époque, tandis que s’ouvrait celle du choc des civilisations, marquée, comme le montre René Marchand par la culture très ancienne du djihad.

Dominique Venner