L’imprévu dans l’Histoire

1 septembre 2011 | Dossier, NRH

L’imprévu dans l’Histoire

Dossier de la Nouvelle Revue d’Histoire n° 56, septembre-octobre 2011

L’histoire (ce qui advient) nous surprend. Pas toujours, certes, mais souvent. Les périodes de calme apparent ont tendance à faire oublier cette grande et constante réalité de l’imprévu. Puis, soudain, comme un coup de canon, l’inattendu s’impose, renversant les certitudes et les plans les mieux établis. De ces chocs de l’histoire, on peut tirer matière à philosopher. Pour les illustrer, nous avons choisi quelques exemples incontestables et très différents. Ils sont tous passionnants et incitent à méditer si on le désire. Pour commencer, notre choix s’est porté sur l’événement immense que fut la fondation de l’Empire romain au lendemain de l’assassinat de César. Cela semble un fait naturel aujourd’hui. À l’époque, ce ne l’était nullement, comme le révèle l’historien réputé de l’Antiquité qu’est Yann Le Bohec (p. 42). Autre grand historien, Bartolomé Bennassar, fin connaisseur du monde hispanique, rappelle pour nous l’inattendu aux conséquences géantes que fut la découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb (p. 44). Nous passons à un autre registre avec le récit fait par Jean-François Gautier des découvertes imprévues qui, à partir de Copernic, ont bouleversé les représentations les mieux assurées et avec elles la vie de toute l’humanité (p. 46). La “Journée des dupes” qui porta au pouvoir Richelieu en 1630, n’a pas la portée des bouleversements précédents, mais le récit qu’en fait Philippe Conrad montre combien en politique, comme au théâtre, l’inattendu est roi, (p. 48). C’est une autre forme d’imprévu que restitue Jean Kappel avec la bataille de Valmy en 1792 (p. 52). Autre inattendu encore, et de portée gigantesque : l’attentat de Sarajevo (1914), retracé par la plume élégante de Jean des Cars (p. 54). Changement de répertoire avec l’analyse limpide que Pascal Gauchon fait de l’imprévisibilité des crises économiques (p. 57). Et pour conclure, Dominique Venner propose un retour à la brutalité de l’événement avec le pacte Hitler-Staline du 23 août 1939, que personne n’aurait pu imaginer (p. 59). Oui, l’histoire nous surprend !

La Nouvelle Revue d’Histoire