Afrique du Sud. Entre Noirs et Blancs

11 juin 2010 | Dossier, NRH

Afrique du Sud. Entre Noirs et Blancs

Dossier de la Nouvelle Revue d’Histoire n°48, mai-juin 2010

L’actualité se charge de rappeler l’existence en Afrique australe de lourds problèmes créés par l’histoire, sans que jamais un groupe ethnique ou racial particulier puisse être accusé d’autre chose que d’exister. Comme le dit notre éditorial (p. 5), à moins de condamner les Blancs parce qu’ils sont blancs, héritiers d’une histoire dont ils ne sont pas les auteurs, tout jugement moral devrait être écarté.

En ouverture de notre dossier, l’africaniste réputé qu’est Bernard Lugan rappelle tout d’abord ce qu’était l’Afrique du Sud lors de l’arrivée en 1652 d’une poignée de Hollandais sur la terre du Cap (p. 33). Une terre pratiquement vide d’habitants, hormis un faible peuplement khoï qui disparut par métissage, à l’exception des actuels Bushmen du Kalahari.

Une nouvelle époque s’ouvre en 1814 quand l’Angleterre devient la puissance souveraine de la région, dans le cadre d’un projet d’impérialisme mondial. Un conflit s’ouvre assez vite entre la population d’origine hollandaise – les Boers – et les Anglais (p. 37). Simultanément, des peuples noirs (Sothos, Xhosas, Zulus), venus du nord-est, commencent à envahir les territoires blancs.

L’expansion britannique se heurte ainsi aux Zulus. Ce sera l’origine de guerres acharnées qui culminent en 1879 par le désastre britannique d’Isandlwana, que décrit Philippe Conrad (p. 41).

Vingt ans passent et voici qu’éclate maintenant face à la puissance britannique la révolte des Boers (1899-1902). Dominique Venner fait le récit de ce conflit fratricide et en montre les conséquences (p. 46).

La grande « tribu » blanche d’Afrique du Sud ne s’en remettra jamais. Une nouvelle époque s’ouvre cependant en 1902 (p. 49). Dans un contexte mondial de suprématie blanche, s’appuyant sur leur vision biblique (p. 40), les descendants des Boers imaginent une politique de développement séparé (apartheid), dont le champion sera Hendrik Verwoerd (p. 52). Mais la démographie africaine s’ajoutant au recul général de l’homme blanc, on verra en 1994 le dernier chef d’Etat afrikaner céder le pouvoir à Nelson Mandela. Commence alors l’illusion d’une société « arc-en-ciel » qu’analyse en bon connaisseur Pierre-Olivier Sabalot (p. 54).

L’histoire dramatique de l’Afrique du Sud a laissé des traces fortes au cinéma, comme le montre Philippe d’Hugues (p. 57). Elle est également le théâtre d’interprétations historiographiques teintées d’idéologie, ainsi que l’explique Bernard Lugan en conclusion de notre dossier (p. 60).

La Nouvelle Revue d’Histoire